ENERGIE, DECHETS, CLIMAT

Une énergie locale et renouvelable

La méthanisation produit une énergie renouvelable qui s’inscrit dans un système d’économie circulaire. Le biogaz produit peut être valorisé sous plusieurs formes selon les besoins et les opportunités du territoire :

  • Injection de biométhane : Cette énergie locale a l’avantage de pouvoir être produite en continue et stockée dans les réseaux de gaz. La production de gaz renouvelable vient se substituer au gaz fossile exclusivement importé. Le gaz injecté localement dessert les habitations et les industries locales dans une démarche de circuit court.
  • Production d’électricité verte : En alimentant un moteur de cogénération, le biogaz permet de produire de l’électricité verte et renouvelable. Elle est injectée dans le réseau électrique local et contribue au mix énergétique du pays. Elle peut se substituer à la production d’électricité issue des centrales nucléaires ou la renforcer pour éviter le recours aux centrales à charbon en cas de difficultés d’approvisionnement.
  • Production de carburant bioGNV : Le biométhane se substitue alors au GNV (gaz naturel véhicule) d’origine fossile et majoritairement importé.
  • Valorisation de la chaleur : La chaleur produite par différents équipements des unités (moteur de cogénération, épurateur de gaz) peut être captée par un réseau de chaleur. Cette chaleur peut alimenter d’autres industries, bâtiments collectifs ou habitations. Ces réseaux de chaleur peuvent alors réduire totalement ou partiellement le recours aux chaudières fioul ou gaz.

Finalement, la méthanisation permet de réduire la dépendance et le recours aux énergies fossiles, elle participe pleinement au défi de la souveraineté énergétique.

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Photo épurateur
Photo déchet organique
Photo déchet organique Photo déchet organique

Une double valorisation des déchets organiques du territoire

Les intrants valorisés en méthanisation sont majoritairement des déchets organiques issus de l’agriculture, des industries agro-alimentaires et des collectivités. Les biodéchets des ménages s’y ajoutent progressivement. A compter du 1er janvier 2024, les collectivités territoriales devront mettre à disposition de l’ensemble des ménages une solution de tri pour leurs biodéchets.

La méthanisation offre une solution de traitement local pour ces déchets du territoire, tout en permettant la production d’une énergie verte, locale et d’un fertilisant organique à bas coût. Le traitement en méthanisation permet de réduire la charge de traitement des déchets : le coût est, par exemple, divisé par 2 comparé à l’enfouissement et l’incinération.

Un impact positif sur l’émission des gaz à effet de serre

La réduction d’émissions générées par le biométhane par rapport au gaz naturel fossile provient du fait que le dioxyde de carbone émis lors de la combustion est d’origine biogénique. Ce CO2 biogénique est compensé par le CO2 de l’atmosphère capté par les plantes à travers la photosynthèse. En raison de ce cycle court du carbone, la combustion du biométhane n’entraîne pas d’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère et il n’y a donc pas d’effet supplémentaire sur le réchauffement climatique.

La réduction des gaz à effet de serre permise par la méthanisation est également liée à :

  • La réduction des émissions liées au stockage et à l’épandage des effluents d’élevage : Une tonne d’effluents d’élevage traités, c’est 54 kg de CO2 en moins par rapport à une gestion traditionnelle (source : Rapport Méthodologique RED II, INRAE, Solagro). Cela est lié à la réduction du temps de stockage et au captage du méthane émis par la fermentation naturelle des matières.
  • Les épandages de digestat permettent d’éviter les émissions de gaz à effet de serre liée à la production d’engrais de synthèse.
  • La réduction de l’incinération de déchets,nécessitant une consommation importante d’énergie souvent fossile.
  • La substitution du CO2 d’origine fossile : les procédés se développent pour capter le CO2 issu de l’épuration du biogaz. Ce CO2 peut être liquéfié et vendu à des entreprises agroalimentaires ou serristes.

QUALITÉ EAU, SOLS, AIR

Un impact positif pour les sols à long terme

Le digestat, riche en éléments fertilisants, se substitue aux engrais de synthèse. Il contient des éléments rapidement assimilables par les plantes mais également de la matière organique qui va enrichir durablement le sol. Ainsi il a été démontré que le digestat stimule la vie biologique des sols sur le long terme. Le programme METHALAE a montré que les agriculteurs bénéficiant du digestat réduisent l’utilisation d’engrais de synthèse de 20% en moyenne (Solagro, 2019).

Afin d’augmenter la production de biogaz tout en évitant le recours aux cultures alimentaires, les unités de méthanisation valorisent des CIMSE (cultures intermédiaires multi-services environnementaux) aussi appelées CIVE (cultures intermédiaires à vocation énergétique). Ces cultures, produites par les agriculteurs partenaires des unités de méthanisation, font partie des techniques encouragées pour la transition agroécologique. En effet, ces cultures installées entre deux cultures principales évitent de laisser les sols nus. Cela permet de lutter contre l’érosion des sols et le lessivage des nitrates vers les cours d’eau. Seules les parties aériennes des CIVE sont récoltées, la biomasse racinaire est restituée au sol et permet de renouveler sa matière organique.

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Des bénéfices pour la qualité de l’eau

Lors de l’épandage d’effluents d’élevage bruts, l’azote est principalement sous forme organique, sa minéralisation est nécessaire pour être assimilable par les plantes. Une partie de cet azote peut être minéralisé tardivement et donc ne pas être valorisé en totalité par la culture, il y a alors un risque de lessivage de cet azote et une pollution de l’eau. La méthanisation des effluents d’élevage permet de minéraliser en grande partie l’azote. Le digestat contient ainsi de l’azote rapidement assimilable par les plantes, réduisant les risques de lessivage en fin de saison culturale. Ce bénéfice est valable uniquement si les programmes prévisionnels d’épandage sont réalisés avec soin, en calculant les justes doses nécessaires aux cultures.

Une réduction des odeurs à l’épandage

Enfin, la méthanisation permet de réduire les odeurs liées à l’épandage des effluents d’élevage. En effet, ces odeurs sont dues à la matière organique des fumiers et lisiers. Cette matière organique étant principalement dégradée lors du process de méthanisation, le digestat épandu est moins odorant que les matières initiales.

ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ

Une meilleure résilience des exploitations agricoles

La méthanisation agricole permet d’assurer un revenu complémentaire tout en valorisant des déchets produits par les exploitations. Cela permet d’améliorer la résilience des exploitations agricoles, confrontés aux aléas météorologiques et à la volatilité des prix des marchés. Le travail et le revenu supplémentaire généré par l’activité de méthanisation peuvent permettre d’embaucher un salarié et ainsi alléger le temps de travail des exploitants agricoles. L’attractivité du métier d’exploitant agricole s’en trouve améliorée et peut encourager l’installation de jeunes agriculteurs.

De plus, l’ensemble des sites de méthanisation produisent un fertilisant à bas coût, le digestat, permettant de réduire la dépendance aux engrais de synthèse des exploitations agricoles intégrées dans les plans d’épandage.

Des emplois qualifiés pour l’industrie française et les territoires

Une installation de méthanisation engendre en moyenne 3 à 4 emplois directs pour l’exploitation et la maintenance du site (MéthaFrance, 2023). Ces emplois sont des postes qualifiés et confèrent aux salariés un savoir-faire technologique d’une grande valeur.

La filière est d’ailleurs à l’origine de la création de plusieurs formations, telles que le CS RUMA (certificat de spécialisation responsable unité de méthanisation agricole) dispensé dans plusieurs CFPPA en France ou encore la formation « technicien de maintenance biogaz » de l’Institut des ressources industrielles.

Ces emplois non délocalisables, souvent implantés en zones rurales, participent à la relocalisation de l’industrie française et à la dynamisation économique des territoires.

Une coopération des acteurs du territoire

La méthanisation, lorsqu’elle est territoriale, permet de mettre en relation les industries, les collectivités, les agriculteurs et les citoyens d’un même territoire. Les raisons de ces coopérations sont multiples : apports d’intrants, valorisation de la chaleur renouvelable, financement citoyen, etc. Certaines unités de méthanisation jouent également le jeu de la pédagogie, en ouvrant leurs portes aux écoles et associations pour sensibiliser à la transition énergétique et à la gestion des déchets.